
Des scientifiques canadiens ont mené une étude approfondie dont le but est d'étudier la contribution des changements climatiques au système de la baie d'Hudson, la mer intérieure entourée de terres canadiennes. La première étape devait être terminée en 2017. Mais les chefs d'expédition l'ont
annulée : le mouvement de la banquise arctique vers le sud provoqué par le changement climatique mondial est trop dangereux.
L'équipe a décidé à juste titre que si le brise-glace Amundsen, sur lequel l'équipe de recherche était censée partir pour les rivières Churchill et Nelson, faisait face à des conditions aussi difficiles dans le sud, alors il n'aurait pas le temps d'atteindre sa destination et d'achever les tâches de recherche - la glace avait fondu, et le reste est trop mobile et atteint des latitudes beaucoup plus méridionales. Pour cette raison, un projet de quatre ans d'une valeur de 17 millions de dollars devra être gelé pendant un certain temps. Cependant, non seulement le changement climatique a influencé la décision d'annuler l'expédition.
En 2017, les chercheurs prévoyaient d'accélérer le départ d'Amundsen et de lui permettre de prendre la route six jours avant la date prévue. De cette façon, ils pourraient assurer la sécurité maritime dans des conditions inhabituellement difficiles dans le détroit de Bell Island et le long de la côte nord-est de Terre-Neuve avant le début de la mission scientifique elle-même. Cependant, le soutien de l'université et de la garde côtière n'était pas suffisant - en raison de problèmes de gestion de la flotte et de navires inadéquats assurant la sécurité de la mission, les organisateurs de l'expédition ont reconnu qu'il était nécessaire d'annuler le programme scientifique.
Le directeur de la recherche de l'expédition, le Dr David Barber, a noté que la deuxième semaine de retard n'aurait tout simplement pas permis d'atteindre en toute sécurité les objectifs de la recherche. Cependant, lui et son équipe ont réussi à effectuer une petite partie du travail. Avec l'aide de l'équipement à bord de l'Amundsen, il a été possible de confirmer qu'une partie importante de la glace de mer provenait des hautes latitudes de l'Arctique. Les changements liés au climat dans la banquise arctique réduisent non seulement sa longueur et son épaisseur, mais augmentent également sa mobilité. Cela signifie que les conditions glacielles sont susceptibles de changer beaucoup plus souvent. Les conditions difficiles qui se créent maintenant se produiront de plus en plus souvent.
Les chercheurs sur la glace de mer ont réussi à recueillir suffisamment d'informations sur la physique de la glace, de l'océan et de l'atmosphère dans la région de la baie d'Hudson, et ces données serviront à mieux comprendre le changement climatique et à aider le Canada à s'y préparer.
Dans le même temps, le directeur des programmes scientifiques d'Amudsen et d'ArcticNet Science Louis Fortier a assuré que tous les autres domaines de l'expédition continueront de fonctionner comme prévu. Le reste de l'étude reprendra le 6 juillet 2017 - les études océanographiques seront menées comme prévu.
L'incident, pour ainsi dire, parle de lui-même: le changement climatique ne parle pas de l'avenir, c'est du présent. Les scientifiques ont déjà établi que les effets des changements dans l'Arctique canadien et l'océan Arctique affectent non seulement les écosystèmes et les communautés du Nord, mais aussi l'environnement et les personnes vivant dans le Sud du Canada - loin des côtes de Terre-Neuve. La tâche principale consiste désormais à obtenir les informations les plus fiables sur le changement climatique afin de pouvoir planifier et prendre des décisions d'adaptation. L'expérience de cette expédition et les conditions des changements climatiques qui ont touché le Canada ont clairement montré que l'humanité n'est pas bien préparée à faire face aux changements climatiques.
Les travaux de recherche ont été rendus possibles grâce à la collaboration entre la Garde côtière canadienne et des chercheurs de l'Arctique travaillant à l'Université du Canada. Ce partenariat a permis d'explorer et de comprendre les impacts du changement climatique et le développement des écosystèmes marins et côtiers dans les communautés humaines de l'Arctique et du Nord depuis 2003. Les chercheurs ont l'intention de poursuivre leur coopération avec la garde côtière et de reprendre le programme de recherche en 2018.